dimanche 23 novembre 2008

Manifeste du Club Novation Franco-Africaine

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Manifeste
du
Club Novation Franco-Africaine


constellation d’individus et de facettes libres

Tristan Tzara



Intention générale


Le Club Novation Franco-Africaine, est ouvert à toutes les femmes et à tous les hommes de bonne volonté qui souscrivent aux principes énoncés dans le Manifeste du Club Novation Franco-Africaine.

Le Club Novation Franco-Africaine, en mettant en lumière l’histoire occultée franco-africaine, en dissipant les mensonges, veut mettre en place les conditions d’une nouvelle fraternité, afin qu’une politique franco-africaine novatrice devienne enfin possible.


Principes généraux


Depuis près de cinquante ans, l’histoire franco-africaine est lue à travers un prisme déformant.

L’histoire officielle, érigée en véritable « idéologie de la Ve République », affirme que la France fut contrainte, malgré elle, de se retirer d’Afrique, sous la pression des peuples et de leurs leaders avides d’indépendance.

Or nous voyons les choses de façon sensiblement différente.

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Après la Seconde Guerre mondiale, la majorité des leaders d’Afrique subsaharienne ne réclamaient pas l’indépendance, mais l’égalité politique.

Par ce biais, Lamine Guèye, Léopold Sédar Senghor, Félix Houphouët-Boigny, Léon M’Ba et bien d’autres leaders politiques africains entendaient consolider l’ensemble franco-africain et la République française, « une et indivisible ».

Leur donner satisfaction aurait provoqué une métamorphose du peuple français. Le Parlement s’en serait trouvé fortement marqué, tout comme le gouvernement.

Une telle révolution aurait mis un terme au colonialisme. Car si les territoires ou les États africains et la France s’étaient unis dans un cadre strictement démocratique, le colonialisme aurait certainement été, de ce fait, aboli. Par le jeu de la démocratie, l’exploitation des peuples d’outre-mer n’aurait pu perdurer. Les dirigeants français – européens ou africains –, dorénavant suspendus à la sanction des urnes des citoyens d’Afrique autant qu’à celle des métropolitains, auraient été contraints de traiter l’ensemble du peuple français, y compris au sud de la Méditerranée, avec dignité. Il eût fallu en effet procéder à la redistribution équitable de l’impôt, sous la forme de tous les services publics qui contribuent au développement efficace d’une nation : école gratuite, sécurité sociale, infrastructures, etc.

Au tournant des années 1950, refusant de satisfaire la revendication d’égalité des populations et des hommes politiques africains, refusant, surtout, les conséquences impliquées par ce choix, la majorité de la classe politique métropolitaine, de droite comme de gauche, se résolut à procéder à la « décolonisation ». Selon un plan mûrement réfléchi, que le général de Gaulle se chargea d’exécuter.

C’est ainsi que la Métropole choisit de se séparer de ses anciennes colonies, en démembrant la « plus grande France », afin d’esquiver, selon les termes de l’époque, la « bougnoulisation » – comprendre le métissage de la nation et du peuple français, du Parlement et du gouvernement français. Mais aussi pour rendre possible la perpétuation du système colonialiste, que la démocratie dans la République eût interdit.

Ce choix, le général de Gaulle et ses alliés métropolitains de droite comme de gauche, encouragés voire appuyés par des puissances étrangères (notamment les États-Unis et l’Union Soviétique), l’imposèrent à des leaders politiques et des populations africaines souvent réticentes voire radicalement hostiles à l’indépendance. Car à l’époque, l’histoire avait tissé des liens profonds et intenses entre beaucoup d’Africains et la France, des bancs de l’école aux champs de bataille, comme l’a rappelé au grand public le film Indigènes de Rachid Bouchareb.


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Ayant réussi à séparer la France et l’Afrique, connaissant la force des sentiments francophiles et républicains en terre africaine, les dirigeants métropolitains, de droite comme de gauche, durent prévenir tout risque de retour à une dangereuse revendication d’unité franco-africaine dans la République et la démocratie.

C’est dans ce but que fut mise en place une idéologie complexe qui refoula tout un pan de l’histoire et de la sensibilité franco-africaine.

En Afrique comme en France, quoique diversement, tout fut mis en œuvre pour que les peuples oublient leur histoire commune et leur fraternité par delà les races, les cultures et les religions.

Les belles signares, le roi Makoko, Pierre Savorgnan de Brazza et le grand Esprit Nkoué Mbali, Faidherbe et Schœlcher, Blaise Diagne, Robert Delavignette, Gaston Monnerville, Lamine Guèye, les tirailleurs sénégalais, mais aussi Toussaint Louverture et le général Dumas… Autant de noms qui disparurent des mémoires, ou furent désormais présentés de façon partielle et partiale, au service de l’idéologie de la séparation.


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La vision tronquée de l’histoire qui prédomine encore aujourd’hui entrave gravement et pollue les relations franco-africaines. Rien de sain ne peut se construire sur un mensonge, sur des non-dits, sur des sensibilités et des identités refoulées. Les crises identitaires, plus généralement les crises de système en France sont le pendant des crises politiques et sociales qui déchirent l’Afrique depuis des décennies.

C’est avec à l’esprit l’idée que les différents peuples qui composent aujourd’hui l’Afrique francophone, la France métropolitaine et de les DOM TOM, furent un jour un seul grand peuple en voie de fusion – fusion balbutiante selon les uns, commencements exemplaires selon les autres – que le Club Novation Franco-Africaine entend rappeler aux jeunes générations, en Afrique et en France, ce monde fraternel renié.

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Le Club Novation Franco-Africaine ne se bornera pas à mettre au jour les vestiges d’un monde abîmé.

Il entend aussi, fort des leçons du passé appréhendées avec un nouveau regard, trouver dans un rapprochement fraternel et constructif entre la France et l’Afrique les clefs pour le monde de demain. Ces retrouvailles sont plus que jamais d’actualité, comme l’a démontré la campagne présidentielle 2007 en France, comme le démontrent les préoccupations sécuritaires de nos autorités, comme le réclament beaucoup d’intellectuels africains. Comme de plus en plus d’hommes l’espèrent et le croient, en Afrique aussi bien qu’en France.

Car nos pays et le monde endurent un malaise, fruit des non-dits et des travestissements d’un système mondial trop sûr de lui et trop sûr de nos silences. Convaincu que l’esprit de la France « éternelle » est celui de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité entre tous les hommes, de la démocratie dans la République laïque et sociale, que le monde meurt d’obscurantisme et d’égoïsme de nos jours encore, le Club Novation Franco-Africaine espère contribuer, à travers cent bouches et mille cœurs, à faire renaître une grande idée de la France, qui est nécessairement, aussi, africaine ; et, corrélativement, une grande idée de l’Afrique, qui est, nécessairement, aussi, française. Pour construire la nouvelle Afrique et la nouvelle France.


Moyens d’action

Ancré dans le réel, le Club Novation Franco-Africaine se voue aussi à l’action.

Le Club Novation Franco-Africaine s’emploiera à favoriser l’émergence et la diffusion de tout ouvrage ou de tout document audiovisuel susceptible de mettre à nu ce que nous avons appelé l’idéologie de la Ve République, afin de restituer, en particulier aux jeunes générations, l’histoire commune dans sa complexité et sa fraternité trop oubliées.

Le Club Novation Franco-Africaine mettra tout en œuvre afin qu’à l’avenir, les axes historiographiques fondamentaux exposés dans le Manifeste du Club Novation Franco-Africaine soient, le plus rapidement possible, pris en compte dans l’élaboration des programmes scolaires.

Le Club Novation Franco-Africaine s’attèlera à la préparation d’un Symposium franco-africain qui, dès la première année, visera à définir un programme au service d’une vision vertueuse et stratégique des relations franco-africaines. Ce programme sera soumis aux instances dirigeantes des pays concernés.

Le Club Novation Franco-Africaine diffusera systématiquement les résultats de ses travaux en direction des médias et des associations.

Le Club Novation Franco-Africaine ira aussi, notamment, à la rencontre des femmes et des hommes politiques français et africains, de droite comme de gauche, pour les questionner sur ce pan historique et politique qu’il met au jour : l’histoire occultée de la décolonisation franco-africaine et ses inavouables non-dits. Afin de les interroger, à cette aune, sur les propositions qui sont les leurs aujourd’hui, en matière de réflexion et d’action franco ou euro-africaines.


Objectifs

Que l’Afrique et la France renouent l’une avec l’autre, dans un rapport de fraternité, c’est-à-dire d’estime réciproque et de respect de l’autre dans son originalité et ses spécificités, sans être aveugles à leur profonde et commune identité, forgée par l’histoire et enracinée dans l’humain.

Fort de cette conviction, loin des rancœurs mais sans amnésie, conscient que tout crime, tout crime raciste en particulier, nous renvoie avant tout à nos faiblesses d’homme, le passé doit redevenir source de leçons pour mieux agir, non un prétexte pour commettre de nouveaux crimes.

Persuadé par-dessus tout, dans le sillage d’Alioune Diop, que l’homme de demain sera un homme moderne, un honnête homme debout face à tous les esclavages et à toutes les superstitions, ouvert à l’Autre et au monde, fier de ses racines sans y être empêtré, le Club Novation Franco-Africaine entend œuvrer pour qu’une nouvelle politique franco-africaine devienne réalité, dans la Liberté, l’Egalité, la Fraternité et la Laïcité. Fidèle au souvenir de la sublime Nuit du 4 août 1789, qui surgit sous les cieux de France, mais s’adressait dans la joie à tous les hommes de l’univers.


Fait à Paris, Bordeaux et Düsseldorf,
octobre 2007-novembre 2008

Mauricio Garay
Claude Garrier
Alexandre Gerbi
Magloire Kede Onana
Samuel Mbajum
Simon Mougnol
Raphaël Tribeca
Agnès Ullrich

Contact / Information : .cnfa1
@yahoo.fr


samedi 22 novembre 2008

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HOMMAGE À UN GRAND RÉSISTANT

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par
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Simon Mougnol

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En ces jours mémorables, il est normal que chaque fille et chaque fils du Cameroun, chaque homme ayant un cœur d’homme, se joignent à ceux dont la pensée se tourne vers Ruben Um Nyobè.

Um Nyobè était un fils dont la Nation camerounaise entière se félicite encore, parce qu’il avait réuni en lui les nobles dispositions qui font d’un homme un grand homme, d’un enthousiaste agitateur un visionnaire et bien plus, un leader charismatique. Disons surtout qu’il était un patriote, un politique réaliste.

C’est ce réalisme qui lui inspira l’idée de rompre avec la revendication à tout va qu’il pratiquait dans les écoles qu’il avait fréquentées et dans son lieu de travail : en s’engageant dans le syndicalisme et la politique, il prit le parti de l’efficacité en vue d’atteindre des buts précis. Par réalisme, il mit en marche l’instrument qu’il organisa pour ne pas manquer son objectif : le pouvoir, un pouvoir dont le seul souci serait le bien du peuple, sa libération d’un joug étranger. Par réalisme, il inventa les moyens de populariser son mouvement : l’UPC gagna des zones étendues du territoire national. Cela était en soi une performance immense, puisque les rassemblements en Afrique épousent toujours les contours de la tribu de leurs promoteurs.

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Grâce à son intelligence et son réalisme, il savait lire les discours du colonisateur et la marche de l’histoire : il put ainsi se rendre compte que le maître avait évolué et qu’il n’était plus question pour lui de refuser l’indépendance mais d’assurer en sa faveur l’après-indépendance ; en même temps qu’il affirmait sa décision de lâcher prise, il interdisait l’UPC, et Um comprit, avec cette tergiversation, à quel type d’indépendance allait accéder son pays. Les propos de Pierre Messmer qui affirma, dès son arrivée en tant que Haut-commisaire, être venu pour accorder l’indépendance et la réunification des 2 Camerouns, le confortèrent dans la conviction qu’une continuation de la mainmise malgré l’octroi de la souveraineté, une poudre aux yeux en somme, était bel et bien programmée.

Par réalisme aussi, il savait que son séjour dans le maquis l’éloignait de son objectif. Il n’eut plus qu’une idée en tête : sortir de sa clandestinité. L’occasion de sortir scintilla à ses yeux quand Mgr Thomas Mongo lui rendit visite, à plusieurs reprises, avec un message de P. Messmer qui voulait le rencontrer pour négocier.

Um s’en référa à ses compagnons de lutte disséminés dans l’administration : il leur apprit qu’il était prêt à se mettre sur les rangs afin de saboter de l’intérieur la machine. Ceux-ci l’obligèrent à étouffer son enthousiasme, à regagner la forêt et signalèrent dans le même temps à la haute hiérarchie les lieux où l’armée pouvait le cueillir.

N’était-ce pas suicidaire de continuer un combat inégal ? Lâchés par le Parti Communiste français, Um et ses combattants n’avaient pas d’armes pour affronter un adversaire surarmé ; son organisation ne disposait d’aucune logistique et sa milice mourait de faim, de maladie. Il n’y a pas de guerre sans effort de guerre et l’effort de guerre s’évalue en argent, le nerf, dit-on, de la guerre : l’UPC n’avait pas les moyens de se payer sa guerre. Ses miliciens ne comptaient que sur l’élan patriotique et la foi qui les entraînaient malgré la nuit, le jour et les intempéries, à travers sinistres marécages, flancs inaccessibles de pics et crêtes de collines escarpées, d’un bout à l’autre de l’opacité inhospitalière du ventre de la jungle.

La forfaiture et des calculs bassement politiciens tuèrent un rêve, le rêve d’un homme qui n’avait jamais caché ses ambitions de libérer les siens ; la duplicité le vendit à la tutelle qui le tua parce qu’elle n’avait rien à faire d’une personne avec laquelle les siens ne voulaient plus compter ; elle le fit d’ailleurs par arrogance (celle qui habite celui qui sait qu’il n’a pas de comptes à rendre) puisqu’on ne tue pas un homme qu’on peut capturer. Il faut d’ailleurs que le pays des libertés, des droits de l’homme, réponde un jour de ses actes et, singulièrement, de l’assassinat d’un homme atteint d’une balle dans le dos. Ruben Um Nyobè meurt parce que tout ce qu’il abominait (la goujaterie, la traîtrise, le culte du salut individuel, le manque de patriotisme, …), avait présidé à la décision d’appuyer sur une gâchette.

Il n’est jamais malvenu de tirer des leçons d’un échec. La génération actuelle doit prendre pour elle cette fibre patriotique qui lui manque tant : le Camerounais d’aujourd’hui doit se l’approprier comme un legs du MPODOL. Sachons qu’il l’aurait insufflée à tous leurs esprits s’il avait été aux affaires.

Le temps est vraiment venu de se pénétrer de cette noble fibre, tout en fuyant trahison et forfaiture, car elles servent les intérêts de celui qui asservit tout un peuple ; de retenir que le manque de patriotisme est la mauvaise herbe que Um Nyobè, le Mpodol, avait voulu extirper de tout compatriote, puisqu’il savait que la présence de cette zizanie chez un seul ressortissant servirait de terreau aux malheurs de toute la fratrie. Mais ce patriotisme, celui qui se dénote dans sa pensée et qu’incarnent son courage politique et son abnégation, est une qualité que l’on retrouvait déjà chez ses aînés, Rudolph Duala Manga Bell, Paul Martin Samba, … : ils s’opposèrent à la colonisation au prix de leurs têtes ; le Mpodol avait autour de lui des camarades brûlant de la même passion pour leur pays qui, eux aussi obstinément, ne voulurent pas ‘faire copain copain’ avec la tutelle française. Ils payèrent pour leur entêtement le prix ultime.

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En prenant pour soi cette leçon de réalisme qui peut aider à ne jamais perdre de vue la notion d’efficacité, de service à rendre à une communauté qu’à la suite du maître envahisseur de piètres politiciens égoïstes et veules meurtrissent, on donne un sens à la mort du Mpodol.

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Les gouvernants que le pays a connus depuis l’indépendance se sont tellement éloignés des idéaux de ce patriote qu’ils n’ont même plus le courage de prononcer son nom, ils ont d’ailleurs voulu l’effacer de la mémoire des enfants du Cameroun : aucun des vrais héros n’est cité dans l’histoire officielle ; quand il apparaît dans un manuel, c’est subrepticement en bout de ligne et en fin de page. Cela doit devenir un devoir pour chaque Camerounais, un noble exercice auquel chacun doit s’adonner, que de leur accorder une place dans le Panthéon que chaque enfant du pays porte dans son cœur.

Simon Mougnol

Dusseldorf, le 13 septembre 2008
Jour anniversaire de la mort de Ruben UM NYOBÈ,
assassiné le 13 septembre 1958.
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dimanche 16 novembre 2008

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Communiqué
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du Club Novation Franco-Africaine (CNFA)
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15 novembre 2008

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A l'occasion de l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer la quasi-absence des Français originaires d’Afrique et de l’Outre-mer dans les hautes instances de la République française, à quelques rares exceptions près par-ci par-là…
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En effet, combien compte-t-on de Français originaires d’Afrique et de l’Outre-mer dans les institutions suivantes : Assemblée Nationale, Sénat, Quai d’Orsay (combien d’ambassadeurs ou de directeurs de service ?), la Police et la Gendarmerie (à l‘échelon le plus élevé), la Préfectorale, l’Armée (combien d’officiers supérieurs ? Combien de généraux et d’amiraux ?), la Magistrature (combien de présidents de Cours d’appel ? Combien de magistrats de la Cour de cassation ?), le Conseil Economique et Social, le Conseil d’Etat, etc.?
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Le Club Novation Franco-Africaine observe qu’une telle situation peut légitimement surprendre, puisque le pays fut, pendant la première moitié du XXe siècle, précurseur en matière d’accession de fonctionnaires originaires d’Afrique et de l’Outre-mer jusque dans les plus hautes instances de l’Etat.
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En revanche, qui peut vraiment s'étonner qu'un régime fondé il y a un demi-siècle sur le projet de débarrasser la France de ses populations noires africaines et arabo-berbères, afin d’esquiver le métissage et de perpétuer les principes colonialistes, ne considère les Français originaires d’Afrique et de l’Outre-mer que comme des Français entièrement à part ? Loin d’être surprenant, cet état de fait est, en réalité, simplement logique et parfaitement conséquent.
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Si l'on veut réellement que la France sorte aujourd'hui par le haut des problématiques raciales qui ne cessent de s'amplifier et de fragmenter dangereusement la nation, il conviendrait avant toute chose de se rappeler l'Histoire de manière intégrale, intransigeante et honnête, en reconnaissant les erreurs et les violations de la Constitution qui furent commises par le gouvernement métropolitain, il y a 50 ans, dans le but de séparer les populations européennes et africaines qui composaient alors l’ensemble franco-africain.
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Nous pensons en particulier à l’affaire gabonaise (1958) et à la Loi 60-525 (1960).
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Reconnaître sur ce plan les fautes et les scandales imputables à la Ve République permettrait de remobiliser la conscience républicaine du peuple et des élus. Car à bien y regarder, une grande part des difficultés actuelles non seulement de la France, mais aussi de l'Afrique francophone, et des relations franco-africaines, résulte de ce passage historique capital ainsi que de la présentation fallacieuse qui en est faite délibérément, depuis un demi-siècle, par l’idéologie officielle et ses différents relais.
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Le Club Novation Franco-Africaine lance un appel solennel en direction de tous les Partis politiques et de toutes les associations de France mais aussi d’Afrique – en particulier des associations engagées dans le combat antiraciste – pour que les mensonges, connus de tous dans les milieux autorisés, cessent d’être tabous, et fassent l’objet d’un débat salutaire auquel le peuple soit convié, conformément à l’esprit démocratique et républicain.
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Paris, le 15 novembre 2008
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Le Club Novation Franco-Africaine (CNFA)
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